Il s’agit d’un comportement que l’on adopte souvent inconsciemment pour éviter la confrontation. Dans un couple, par exemple, si la femme souhaite aller magasiner un samedi après-midi, le mari pourrait d’abord accepter, puis invoquer plus tard toutes sortes de raisons pour s’en sortir (p. ex., j’ai oublié de brancher la voiture hier soir, je commence une grippe). Plutôt que d’exprimer ses sentiments, il afficherait son mécontentement par des soupirs, des gestes de colère ou un manque d’enthousiasme généralisé.
C’est une forme de communication qui n’est pas très saine. Le passif-agressif craint la réaction négative de l’autre personne et préfère acquiescer à toute demande qui lui est adressée, même si elle ne lui semble pas raisonnable. Il préfère éviter la confrontation et passer ainsi pour le « bon gars », plutôt que de s’attaquer directement au problème. Il est souvent convaincu qu’une relation doit être libre de tout conflit. Toutefois, les conséquences d’un tel comportement sont souvent néfastes, les gains immédiats se traduisant rapidement par des problèmes à long terme.
Ce type de comportement se voit fréquemment chez les enfants, qui apprennent à dire « oui » pour plaire à leurs parents et ainsi ne pas se faire disputer. Dans bien des cas, ils ont ensuite recours à divers stratagèmes, tous plus créatifs les uns que les autres, pour se défiler d’une obligation ou d’une responsabilité. Les milieux scolaires et professionnels n’y échappent pas : par exemple, un élève qui ne partage pas l’avis de son professeur ou un employé qui en veut contre son patron, peut être porté à exprimer son désaccord de manière « passive » en cumulant les absences et les retards.
Les problèmes réels ne sont jamais abordés et la personne agissant ainsi n’est pas forcément consciente qu’il s’agit d’un jeu malsain. Pour éviter l’agressivité passive, il faut bien se connaître. On ignore souvent qu’on se comporte de manière passive-agressive, et on est souvent porté à jouer la victime et ne pas reconnaître sa part de responsabilité. En plus de cette prise de conscience, il faut apprendre à maîtriser ses émotions, et à exprimer ses sentiments de manière claire, respectueuse et, bien entendu, non violente. Il est certain que le jeu en vaut la chandelle : c’est un problème dont on n’est pas toujours conscient, mais qui peut expliquer bien des irritants dans une relation.